S'abonner

Granulome de Majocchi pubien : une entité clinique de localisation inhabituelle - 15/01/19

Doi : 10.1016/j.annder.2018.09.459 
J. Barbé , G. Clerc, A. Bonhomme
 Dermatologie, CHR Metz-Thionville, France 

Auteur correspondant.

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

pages 2
Iconographies 2
Vidéos 0
Autres 0

Résumé

Introduction

Le granulome de Majocchi est une dermatophytose profonde rare habituellement située sur les membres ou le visage mais pouvant se manifester sur toute zone pileuse. Son aspect clinique trompeur retarde le diagnostic et le traitement.

Observations

Une femme de 30 ans présentait une inflammation douloureuse du pubis depuis 10jours. Elle n’avait aucun antécédent. Elle était célibataire avec un dernier rapport sexuel protégé il y a 3 mois. Elle avait un chat. À l’examen clinique elle présentait un placard inflammatoire pustuleux et croûteux du pubis et de la vulve, associé à des nodules inflammatoires et douloureux axillaires. Elle s’était rasée quelques jours auparavant. Les antibiotiques oraux et antifongiques locaux étaient inefficaces. Les sérologies virales, le bilan auto-immun et les prélèvements bactériologiques étaient négatifs. L’histologie cutanée montrait un infiltrat de leucocytes polymorphes à majorité PNN péri-annexiels et périvasculaires s’étendant jusqu’au derme profond. La coloration PAS était négative. Un prélèvement mycologique était réalisé, l’examen direct était négatif mais la culture était positive à Trichophyton mentagrophytes. Après un diagnostic final retenu de GM elle recevait un traitement par terbinafine 250mg par jour pendant 12 semaines associé à la terbinafine locale. Cela permettait une régression complète des lésions. À 15jours de traitement, des nouures inflammatoires et douloureuses des jambes apparaissaient. L’évolution de la couleur selon les stades de la biligénie évoquait un érythème noueux post-infectieux. Les lésions régressaient spontanément en quelques jours. Aucune récidive n’était constatée à 6 mois (Annexe A).

Discussion

Le GM est une présentation clinique rare de dermatophytose profonde. Il est le plus souvent causé par T. rubrum mais pas exclusivement. Il se développe habituellement après un traumatisme ou un rasage entraînant le transfert du dermatophyte dans le derme suite à l’occlusion folliculaire. À notre connaissance, seulement 2 cas de GM pubiens ont été rapportés dans la littérature. La présence de T. mentagrophytes s’explique par le contact rapproché avec son chat, la patiente dormait avec lui. L’examen vétérinaire à la lampe de Wood montrait la présence du dermatophyte. Le traitement par antifongiques oraux est obligatoire, les antifongiques topiques seuls étant inefficaces sur l’atteinte du derme profond. Un érythème noueux post-infectieux est peu courant mais possible, ne modifiant pas le traitement.

Conclusion

Le GM pubien est une entité clinique rare à évoquer devant une dermatose pubienne inflammatoire trainante et résistante aux traitements conventionnels. Cette entité clinique est à différencier du kérion par l’atteinte du derme profond associée à un infiltrat péri-annexiel. Les granulomes peuvent être absents sur la biopsie notamment dans des tableaux bruyants comme notre cas et laissent place à un infiltrat inflammatoire polymorphe.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Dermatophytose, Érythème noueux, Granulome de Majocchi


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.459.


© 2018  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 145 - N° 12S

P. S287-S288 - décembre 2018 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Dermite papulo-vésiculeuse périnéale, nouveau mode de début de la varicelle ?
  • A. Finon, N. Bekkali, A. Guigon, E. Esteve
| Article suivant Article suivant
  • Formes cutanéomuqueuses de l’histoplasmose américaine et infection par le VIH en Guyane
  • S. Morote, A. Adenis, R. Blaizot, C. Misslin-Tritsch, F. Alvarez, M. Demar, F. Djossou, P. Couppié

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.